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Sécheresse Cultures et fourrages : la sécheresse s’éternise

Après un été chaud et sec, le déficit hydrique se poursuit dans la plupart des régions, et inquiète les éleveurs comme les céréaliers.

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«Septembre 2018 devrait se retrouver sur le podium des mois de septembre les plus secs des soixante dernières années », estime Météo-France, dans une note publiée le 25 septembre dernier.

Un scénario qui se confirme sur le terrain, à commencer par l’est de la France, sévèrement touchée par la canicule et la sécheresse de cet été. « La situation est alarmante dans tous les départements de la région, rapporte Frédéric Perrot, président de la Fédération régionale des syndicats d’exploitants agricoles (FRSEA) de Bourgogne Franche-Comté. Pour les éleveurs, l’urgence à court terme est de nourrir les animaux. Cependant, les prix des fourrages explosent, tirés par des acheteurs suisses et allemands qui s’approvisionnent en France. Pour ces derniers, l’annonce fin août d’une aide d’urgence de 340 millions d’euros pour faire face à la sécheresse semble produire ses effets. De notre côté, nous déplorons l’absence de réaction des pouvoirs publics à l’égard de nos difficultés. D’autant que le prix de l’aliment risque également de croître dans les semaines et les mois à venir, car les levées difficiles des colzas (lire l’encadré ci-dessous) font planer des incertitudes quant à la récolte de l’année prochainne. »

« Il n’y a plus d’argent »

En région Auvergne Rhône-Alpes, l’état des trésoreries nourrit les inquiétudes, tout comme la difficile implantation des cultures fourragères. « Nous puisons dans nos stocks fourragers depuis plus de trois mois, expose Stéphane Joandel, président de la section lait de la FRSEA Auvergne Rhône-Alpes. Par ailleurs, nous n’avons pas pu implanter les ray-grass pour le printemps prochain : les sols sont trop secs, et ce qui est semé ne lève pas. À ce stade, nous ne pouvons plus compter sur le pâturage d’automne : les jours raccourcissent et les températures baissent. C’est terminé pour l’herbe cette année. Notre région subit la sécheresse pour la troisième année consécutive. Il n’y a plus d’argent dans les exploitations. Certains vendent des animaux pour économiser des fourrages et renflouer les trésoreries, et cela risque de peser sur le prix de la viande. »

Des fanes de maïs comme litière

Dans l’ouest du pays, la situation est plus contrastée. « Globalement, les ensilages de maïs sont satisfaisants, excepté sur toute la partie littorale du département particulièrement sèche, relève Sébastien Amand, président de la FDSEA de la Manche. Dans ce contexte où l’herbe ne pousse plus, le maïs est une valeur sûre pour sécuriser nos stocks fourragers. »

En Bretagne, la situation est « très hétérogène, estime Thierry Coué, président de la FRSEA. Certains secteurs ont profité d’orages et d’autres, notamment dans le Sud, sont restés très secs. Les prairies paillassons y sont toujours bien visibles. Les récoltes de maïs ensilage sont mitigées : il y a du volume mais peu d’énergie. Celles de maïs grain sont également bien entamées, et il n’est pas rare de voir des chantiers d’andainage des fanes de maïs. Elles sont pressées pour être utilisées comme litière, afin d’économiser de la paille pour cet hiver. C’est inédit dans la région. »

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